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Comment les bases de données sauvent des animaux

Les méthodes alternatives à l’expérimentation animale sont de plus en plus nombreuses et efficaces. Pourtant, elles sont encore trop méconnues d’un grand nombre de chercheurs qui continuent d’utiliser le modèle animal même lorsqu’il est remplaçable. C’est pourquoi, différentes bases de données ont été créées, répertoriant au maximum toutes ces méthodes. Un puissant levier pour sauver des animaux qui n’est pas encore assez exploité. Tour d’horizon !

C’est notamment le cas de la NAT (Non Animal Technologies) Database, créée par l’organisation allemande Doctors Against Animal Experiments, qui a vu le jour en juillet 2020 : c’est dire à quel point nous sommes encore aux balbutiements de ces partages de données.

Cette base de données gratuite permet à tout public, qu’il soit chercheur, étudiant, personnalité politique ou simplement curieux, d’avoir accès à près de 1500 entrées comportant chacune un résumé de la méthode alternative, des informations sur son développeur ou inventeur et sa source. De nouvelles méthodes provenant du monde entier sont entrées chaque jour dans la NAT Database, et celles-ci peuvent être recherchées par mots-clés, champs de recherche (endocrinologie ou neurologie par exemple), modèles (in silico, organoïdes…), années de publication et pays. 

L’ECVAM (Centre Européen pour la Validation des Méthodes Alternatives) a également mis en œuvre des bases de données de ce type : DB-ALM (Database on Alternative Methods), la principale, comporte 370 méthodes alternatives ayant été soumises et validées par le centre.

De leur côté, des chercheurs belges ont développé RE-Place, une base de données visant à centraliser l’expertise existante sur les méthodologies de la nouvelle approche en Belgique. Aux Etats-Unis, l’Université Johns Hopkins a fondé le CAAT (Center for Alternative to Animal Testing), qui possède également une branche à l’Université de Constance en Allemagne : le CAAT-Europe. Ce centre a créé la revue ALTEX, publiant des articles académiques en libre accès sur le développement et la mise en œuvre d’alternatives à l’expérimentation animale dans le monde. Enfin, le Royaume-Uni détient aussi depuis 2004 le NC3Rs (National Centre for the Replacement, Refinement and Reduction of Animals in Research) dont le site internet publie une grande diversité de ressources, dont certaines sur les méthodes alternatives.

Mais ce n’est pas tout, Norecopa, le centre norvégien dédié aux 3R, a développé différentes plateformes informatiques représentant de grandes avancées pour les animaux de laboratoires. Parmi celles-ci, nous pouvons relever la base de données NORINA, comportant des informations sur environ 3000 méthodes alternatives dédiées à l’enseignement, comme des alternatives à la dissection par exemple.

Si ces bases de données concernent le R de Remplacement (du principe des 3R : Remplacement, Réduction, Raffinement), il en existe également pour le Raffinement. En effet, Norecopa a aussi créé en 2020 un wiki de raffinement dont l’objectif est de fournir une plate-forme publiant les méthodes d’amélioration des conditions de bien-être des animaux de laboratoire, que ce soit pendant les procédures ou leurs conditions de captivité.

Les connaissances sur ces méthodes étant à présent à leur disposition, espérons que les chercheurs les mettent en application et que la directive européenne 2010/63/EU affirmant que « l’utilisation d’animaux à des fins scientifiques ou éducatives devrait donc être envisagée uniquement lorsqu’il n’existe pas de méthode alternative n’impliquant pas l’utilisation d’animaux » soit réellement appliquée.  

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