L’actualité scientifique nous informe des progrès spectaculaires de la recherche quant à la possibilité de faire remarcher des paraplégiques, avec toute la connotation messianique et les espoirs pour les malades qu’une telle démarche peut susciter.
La presse scientifique a relayé ces jours-ci les résultats de deux équipes : celle de Grégoire Courtine, au Swiss Federal Institute of Technology Lausanne (EPFL), et celle du docteur Erwan Bézard, directeur de l’Institut des maladies neurodégénératives (IMN) à Bordeaux.
Les expériences menées par l’EPFL sur les macaques ont lieu dans un laboratoire privé à Pékin et sont conduites par un consortium scientifique international, fédéré par le NeuWalk Project (UE). Ce projet a été lancé en juin 2010 et bénéficie d’un soutien de 9 millions d’euros, dans le cadre du EU Seventh Framework Programme for Research and Technological Development.
Animal Testing s’interroge légitimement sur les conditions des animaux utilisés : leur souffrance, leur paralysie, et les expériences à venir dans ce cadre.
Alors que les médias se sont focalisés sur l’espoir que ces recherches constituaient pour les paraplégiques, la condition des animaux n’a jamais été évoquée. Penser qu’il s’agit d’un oubli malencontreux serait naïf. L’on peut imaginer, face à l’évocation de cette souffrance animale, que la réponse unanime des chercheurs, voire des médias et du grand public, serait l’imparable question : « comment osez-vous parler de souffrance animale dans un tel contexte d’espoir pour les malades ? », empêchant évidemment tout débat.
Notre association répond par d’autres questions : vous, comment osez-vous instrumentaliser à ce point des êtres vivants, sensibles et vulnérables ? Et si tel est le cas, pourquoi le taire et ne jamais évoquer le coût moral et la souffrance que de telles recherches engendre ?
Enfin, connaissez-vous les méthodes alternatives développées, par exemple, par l’entreprise japonaise Cyberdyne, qui utilise non pas des animaux mais des méthodes bien plus modernes : les robots (voir le reportage « Nos collègues, les robots« , seconde vidéo ci-dessous, à 50’56 »).
Il ne s’agit pas de s’opposer au progrès, ni à la recherche, mais de poser les questions passées sous silence, au même titre que les voix de ces animaux.
Sources : Nature, Reuters, Le Temps, NeuWalk.