Être bloqué dans une chaise de contention (cou, poignets et chevilles fermement attachés), pendant 4h dans une salle étanche à l’air avec un moteur tournant à plein régime pendant 4h : de la torture ? Non, des expériences actuelles menées sur des singes pour vérifier l’impact des gaz d’échappement des voitures Volkswagen.
Dans un communiqué de presse du samedi 27 janvier, relayé par le New-York Times, le constructeur automobile Volskwagen s’est excusé d’avoir utilisé des singes pour les avoir intoxiqués au gaz d’échappement, précisant que « Il aurait mieux valu se passer d’une telle étude » et Déplorant « le manque de jugement de certaines personnes ». Volkswagen se dit « convaincue que les méthodes scientifiques choisies à l’époque étaient mauvaises ».
Cette annonce qui secoue l’opinion publique est la preuve de la cruauté et de l’inutilité assumée de certaines expériences menées sur les animaux, mais aussi de la profonde opacité qui existe quant à l’utilisation des animaux. Volkswagen n’est qu’un symbole : celui du système de l’expérimentation animale qui permet ce type d’expériences et qui est à dénoncer.
Quelle est la situation en France quant à ce genre d’expériences ? Dans quelles catégories sont-elles poursuivies : toxicologie ? Tests réglementaires ? Comment leur nécessité peut-elle être justifiée alors que le constructeur automobile concerné les regrette ? Comment un institut de recherche, soumis à la réglementation européenne, peut légalement valider ce type d’expériences ?
Rappelons que les primates ne peuvent être utilisés, selon la réglementation, que pour des expériences « strictement nécessaires à la santé humaine » : si ce type d’intoxication en fait partie, nous sommes en droit de nous inquiéter sur la pertinence d’une telle catégorie et des validations des protocoles.
Ce tragique incident démontre que la souffrance des animaux n’est aucunement justifiée et que l’intérêt qui en découle est nul. « Faire inhaler de force des gaz à dix singes pour prouver que le plus gros des émissions toxiques n’y est plus, c’est tout aussi immonde qu’absurde », a reconnu le ministre de la Basse-Saxe, Stephan Weil.
Si par ailleurs, on précise que les moteurs testés en question étaient frauduleux (et c’est le « Dieselgate »), l’absurdité et la cruauté de telles expériences ne peuvent que révolter.
Justement, le 19 janvier, le député Younous Omarjee a déposé une question écrite à la Commission européenne sur l’expérimentation animale pour connaître notamment les détails des infractions, que nous soulignons dans nos enquêtes, et la hausse du nombre d’animaux utilisés dans les expériences. Le scandale de Volkswagen démontre qu’il est grand temps d’obtenir de la transparence sur l’utilisation des animaux.
Demandes
1/ Nous demandons à tous les constructeurs automobiles de rendre compte de leurs pratiques et de déclarer qu’ils ne procèdent pas à de telles expériences.
2/ Nous demandons qu’une commission d’enquête parlementaire ait lieu sur l’expérimentation animale et que le ministère de la Recherche réponde aux questions que les citoyens se posent quant à cette pratique archaïque, alors que d’autres méthodes de toxicologie existent et permettent de se passer des animaux.